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13 août 2012 1 13 /08 /août /2012 15:47

S'appuyant sur les travaux des tables rondes, le Premier ministre a conclu la conférence sociale en dévoilant un agenda social extrêmement chargé pour les mois à venir.

Ouverte par le président de la République sur l'annonce de la constitutionnalisation de la place du dialogue social et du rôle des partenaires sociaux, la « grande conférence sociale » qui a réuni plus de 300 acteurs économiques, politiques et sociaux les 9 et 10 juillet au Cese (Conseil économique, social et environnemental), s'est achevée par un discours de Jean-Marc Ayrault qui a dévoilé un agenda social chargé. Pas moins de six négociations ont été proposées aux partenaires sociaux qui devront aboutir, selon les sujets d'ici la fin de l'année 2012 ou du premier semestre 2013, sans compter les concertations, consultations et autres plans. Une « feuille de route sociale ambitieuse » , de l'aveu même du Premier ministre. 

L'emploi en tête

Sur l'emploi, les partenaires sociaux seront consultés dans le courant de l'été sur les emplois d'avenir et négocieront, d'ici la fin 2012, sur les modalités du contrat de génération. Une négociation «  sur les conditions d'une meilleure sécurisation de l'emploi »  s'ouvrira en septembre 2012 pour s'achever avant la fin du premier trimestre 2013. Elle traitera des questions de précarité, mais aussi des moyens d'accompagner les mutations économiques, a négociation « compétitivité-emploi » étant "partie sur de mauvaises bases" . Une évaluation des aides publiques aux entreprises sera conduite.

Autre grand chantier des mois à venir, la réforme du financement de la protection sociale pour éviter que celui-ci pèse trop fortement sur le coût du travail. Le Haut Conseil du financement de la sécurité sociale sera chargé en septembre d'élaborer un rapport en vue d'une réforme législative en 2013. Parallèlement, à partir d'un état des lieux et des perspectives financières élaborés par le Cor (Conseil d'orientation des retraites) à la fin de l'année, une commission «  formulera au début de l'année 2013 différentes pistes de réforme ». Une phase de concertation s'ouvrira alors au printemps 2013.

Confirmation de l'arrêt de la RGPP, mise en place d'un espace de concertation sur l'avenir de l'action publique, agenda social dédié à la fonction publique, plan d'urgence de formation des demandeurs d'emploi, évolution des règles de revalorisation du Smic... De nombreux autres sujets sont à l'agenda des partenaires sociaux. Le redressement productif constituera un autre volet au sujet duquel une mission a été confiée à Louis Gallois qui devra rendre ses conclusions d'ici la fin de l'année.

La CFDT a globalement affiché sa satisfaction, jugeant que « cette conférence sociale a été une phase de dialogue importante » . « C'est un agenda chargé. Mais l'état de la France nécessite un effort de chacun, a déclaré François Chérèque. La CFDT s'engagera dans cette démarche. » 

 
Photo : Cese

 

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30 juillet 2012 1 30 /07 /juillet /2012 17:16

 

 

Une étude du Centre d'études de l'emploi met en lumière que les salariés se disent plutôt satisfaits de l'existence de la rupture conventionnelle, créée à l’incitative de la CFDT par l'accord du 11 janvier 2008.

« La CFDT est à l’origine de la création de la rupture conventionnelle. Nous avons demandé une étude au CEE (Centre d’études de l’emploi) parce que tout dispositif mérite d'être évalué », explique Laurent Berger, secrétaire général adjoint de la CFDT. Cette étude dont « les conclusions et les propositions formulées en toute indépendance par les chercheurs du CEE n’engagent bien sûr pas la CFDT » comme le précise Laurent, était d’autant plus nécessaire que « beaucoup de choses ont été dites sur la rupture conventionnelle. » L’étude du CEE met en lumière que « les salariés interrogés se disent plutôt satisfaits du fait qu’elle existe ». D’ailleurs, plus aucune organisation syndicale ne demande sa suppression pure et simple…

Une meilleure information

Pour autant, la CFDT estime que le dispositif mérite certaines améliorations. C’est particulièrement le cas lorsque les ruptures conventionnelles sont en réalité des licenciements économiques déguisés qui lèsent les salariés en les privant du bénéfice du contrat de sécurisation professionnelle (CSP). Et la CFDT de préconiser bien entendu une meilleure information des salariés, en amont de la signature d’une rupture conventionnelle, ainsi qu’un contrôle plus approfondi par l'administration.

N. B.

Photo :  Photos Libres

 

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30 juillet 2012 1 30 /07 /juillet /2012 17:14

L’article du projet de loi de finances rectificative pour 2012 qui prévoit la suppression des exonérations fiscales et de cotisations sociales sur les heures supplémentaires a été adopté. Le projet de décret d'application a été présenté aux partenaires sociaux lors du conseil d’administration de l’Agence centrale des organismes de sécurité sociale (Acoss).

Le projet de décret d’application a été soumis le 27 juillet au conseil d’administration de lAcoss, lors duquel les représentants CFDT ont voté en faveur du texte1 (tout comme ceux de la CGT et la CFTC).
Ce texte est une réponse du gouvernement à une revendication portée par la CFDT. En effet ces exonérations sociales et fiscales ont pénalisé l’emploi, dissuadant les entreprises d’embaucher des demandeurs d’emploi. Par ailleurs ce dispositif a entrainé d’importants effets d’aubaine : de nombreuses heures supplémentaires qui auraient de toutes manière été réalisées ont bénéficié d’une aide publique. Sans oublier que des dérives ont été constatées, notamment la déclaration de fausses heures supplémentaires subventionnées qui se sont substituées à des augmentations de salaire.
Parallèlement, en plus d’avoir conduit à un accroissement des inégalités, ces exonérations se sont révélées particulièrement coûteuses pour le budget de l’Etat, alors même que de fortes contraintes pèsent sur les finances publiques.
Pour la CFDT ce décret doit être une « première étape dans la mise en place d’une démarche structurée et de long terme concernant la fiscalité et le financement de la protection sociale. »

N. B.

 (1) détail des votes : 9 pour (CFDT, CGT, CFTC et une personne qualifiée), 9 contre (MEDEF, CGPME), 4 prises d’acte (CGC et deux personnes qualifiées), 8 abstentions (FO, UPA, UNAPL et une personne qualifiée)

Que dit le décret ?

Le décret prévoit l’abrogation de la grande majorité des exonérations de cotisations sociales sur les heures supplémentaires mises en place en 2007, à la fois :

  • l’exonération de cotisations salariales, pour tous les salariés ;
  • la déduction forfaitaire de cotisations patronales, sauf pour les entreprises de moins de 20 salariés, où elle est maintenue.
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30 juillet 2012 1 30 /07 /juillet /2012 17:08
Nouveauté de cette treizième édition, la campagne est régionalisée. Un dispositif qui permet davantage de souplesse, de réactivité et de proximité.

Pour sa treizième année, la campagne saisonniers de la CFDT prend un nouveau tournant. « Le défi à relever par le biais de cette nouvelle campagne, c’est de réussir à être davantage en proximité avec les saioriginale », résume le secrétaire national Hervé Garnier. Le bus confédéral, qui avait accompagné la campagne ces dernières années, cède la place à des camionnettes CFDT qui opéreront des tournées régionales. Une façon de démultiplier les lieux de présence et de laisser plus de souplesse d’initiative aux organisations, notamment sur le choix et le déroulement des étapes. Pas moins de 130 actions sont ainsi au programme de cette nouvelle édition. Les véhicules relookés aux couleurs de la CFDT donneront davantage de visibilité à la campagne dans tous les lieux où l’activité saisonnière est forte : exploitations agricoles, foires, festivals, parcs d’attractions, campings.

« La valeur ajoutée, c’est que ces outils pourront également être utilisés sur un maximum d’opérations et d’actions de proximité de la CFDT, poursuit Hervé Garnier : les élections dans les TPE, la saison d’hiver dans certaines régions, ou durant des périodes de forte activité pour les récoltes ou encore la transformation des produits alimentaires pour la FGA [Fédération générale de l’agroalimentaire], lors de la semaine d’action spécifique jeunes, etc. »

Les évolutions de la saisonnalité

Cette campagne s’inscrit dans un contexte nouveau. Force est en effet de constater que l’activité saisonnière a subi d’importantes évolutions. Le tourisme, qui reste très vulnérable aux aléas météorologiques, ne se cantonne plus aux périodes de congés. Mais les séjours se raccourcissent et se décident de plus en plus au dernier moment. Résultat : des contrats plus courts, des embauches au dernier moment en fonction du démarrage de la saison, des ruptures brutales de contrat si l’activité est réduite…

Cette évolution interroge la CFDT sur la pertinence d’un statut qui date des années 70, n’est pas encadré par la loi et reste extrêmement précaire. « Le contrat saisonnier se différencie du CDD par la seule dispense du paiement de la prime de précarité, rappelle Hervé Garnier. Il se justifie normalement par la réalisation de travaux relatifs au cycle des saisons (dans l’agriculture par exemple) ou au mode de vie collectif (les vacances scolaires). La précarité d’un saisonnier, qui travaille si le temps est beau et si les touristes sont présents, est-elle différente de celle de l’intérimaire ou du salarié en CDD, embauchés dans une entreprise lambda quand le carnet de commandes se remplit et renvoyé chez lui quand celui-ci se vide ? Poser la question, c’est déjà y apporter une réponse. »

Au contact des saisonniers et des salariés des TPE

La campagne, comme chaque année, restera l’occasion d’aller à la rencontre des saisonniers afin d’aborder avec eux la précarité de ces travailleurs, l’information sur les aides et les différentes formes de contrat, la pluriactivité, la gestion de la fin du contrat… L’enquête Saisonniers sera également à la disposition des équipes pour aller au contact des saisonniers et les interroger sur leur travail, leur emploi, leur contrat, leur logement, etc. À la différence des précédentes éditions, celle-ci sera en articulation directe avec la campagne TPE, afin de sensibiliser en parallèle les salariés des très petites entreprises aux élections de fin d’année.

En fonction de leurs pratiques, de leur expérience et de leurs priorités d’action, les unions régionales interprofessionnelles et les fédérations impliquées dans la campagne ont choisi des approches différentes. Toutes ont tenu à conserver la dimension conviviale qui permet à de nombreux militants de s’investir parfois pour la première fois dans une opération interprofessionnelle de proximité et constitue rétrospectivement pour la majorité d’entre eux « une belle école de formation ». Au final, souligne Hervé Garnier, « la valeur de la campagne Saisonniers cette année sera la somme des actions locales des équipes CFDT ».


09
Aoû.

Une série d’outils à disposition

Guide du saisonnier, affiche, badge, logo… : sur le thème « L’info Saisonniers. Mes droits ne sont pas en vacances », la Confédération a mis au point une série d’outils pour accompagner la communication de la campagne Saisonniers 2012. Sans compter les déclinaisons fédérales – agriculture, HCR, thermalisme, etc. – qui permettent de cibler des secteurs professionnels.

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16 juillet 2012 1 16 /07 /juillet /2012 16:37

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Saisonniers 2012

Retrouvez tous les outils de la campagne Saisonniers 2012.

 

Comme chaque été, les militants CFDT vont à la rencontre des travailleurs saisonniers pour leur rappeler leurs droits et répondre à leurs interrogations. Pour ce faire, ils sont dotés d'un certain nombre d'outils qu'ils peuvent télécharger autant que de besoin.

 

 

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16 juillet 2012 1 16 /07 /juillet /2012 16:34
Devant la gare de Montparnasse, avec l'aide du théatre du Soleil et de militants, l'Union régionale Ile-de-France a conçu une représentation originale de la pénibilité et des exigences de négociation de la CFDT.Mise en scène en photos

Vous trouverez ci-dessous des planches contacts à télécharger pour visualiser les photos.

Pour obtenir ces photos, libres de droits, vous pouvez nous contacter par mail : communication@cfdt.fr. Il suffit de nous préciser le reportage ainsi que la référence de la photo, inscrite sous chaque image.

Les photos seront utilisables pour le web et le print, si vous disposez d'une messagerie à haut débit ou si vous nous adressez un DVD par voie postale.

Adresse : CFDT, Service Information-Communication, Pôle Outils de com, 4 boulevard de la Villette, 759555 Paris cedex 19

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16 juillet 2012 1 16 /07 /juillet /2012 16:32

Argumentaire - Protection sociale : consolider son financement

Le financement de la protection sociale est au coeur d'enjeux importants, qui sont sociologiques, financiers, économiques et sociaux. La CFDT avance des propositions pour le consolider, que ce soit pour les risques à prestations universelles (maladie, famille, dépendance) ou les risques contributifs (vieillesse, chômage, accidents du travail, maladies professionnelles).

Cet argumentaire sera diffusé avec le numéro 3367 de Syndicalisme Hebdo daté du 13 juillet 2012.

 

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11 juillet 2012 3 11 /07 /juillet /2012 16:24

S'appuyant sur les travaux des tables rondes, le Premier ministre a conclu la conférence sociale en dévoilant un agenda social extrêmement chargé pour les mois à venir.

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Ouverte par le président de la République sur l'annonce de la constitutionnalisation de la place du dialogue social et du rôle des partenaires sociaux, la « grande conférence sociale » qui a réuni plus de 300 acteurs économiques, politiques et sociaux les 9 et 10 juillet au Cese (Conseil économique, social et environnemental), s'est achevée par un discours de Jean-Marc Ayrault qui a dévoilé un agenda social chargé. Pas moins de six négociations ont été proposées aux partenaires sociaux qui devront aboutir, selon les sujets d'ici la fin de l'année 2012 ou du premier semestre 2013, sans compter les concertations, consultations et autres plans. Une « feuille de route sociale ambitieuse » , de l'aveu même du Premier ministre. 

L'emploi en tête

Sur l'emploi, les partenaires sociaux seront consultés dans le courant de l'été sur les emplois d'avenir et négocieront, d'ici la fin 2012, sur les modalités du contrat de génération. Une négociation «  sur les conditions d'une meilleure sécurisation de l'emploi »  s'ouvrira en septembre 2012 pour s'achever avant la fin du premier trimestre 2013. Elle traitera des questions de précarité, mais aussi des moyens d'accompagner les mutations économiques, a négociation « compétitivité-emploi » étant "partie sur de mauvaises bases" . Une évaluation des aides publiques aux entreprises sera conduite.

Autre grand chantier des mois à venir, la réforme du financement de la protection sociale pour éviter que celui-ci pèse trop fortement sur le coût du travail. Le Haut Conseil du financement de la sécurité sociale sera chargé en septembre d'élaborer un rapport en vue d'une réforme législative en 2013. Parallèlement, à partir d'un état des lieux et des perspectives financières élaborés par le Cor (Conseil d'orientation des retraites) à la fin de l'année, une commission «  formulera au début de l'année 2013 différentes pistes de réforme ». Une phase de concertation s'ouvrira alors au printemps 2013.

Confirmation de l'arrêt de la RGPP, mise en place d'un espace de concertation sur l'avenir de l'action publique, agenda social dédié à la fonction publique, plan d'urgence de formation des demandeurs d'emploi, évolution des règles de revalorisation du Smic... De nombreux autres sujets sont à l'agenda des partenaires sociaux. Le redressement productif constituera un autre volet au sujet duquel une mission a été confiée à Louis Gallois qui devra rendre ses conclusions d'ici la fin de l'année.

La CFDT a globalement affiché sa satisfaction, jugeant que « cette conférence sociale a été une phase de dialogue importante » . « C'est un agenda chargé. Mais l'état de la France nécessite un effort de chacun, a déclaré François Chérèque. La CFDT s'engagera dans cette démarche. » 

 
Photo : Cese

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11 juillet 2012 3 11 /07 /juillet /2012 16:21

Dans une interview au Journal du Dimanche du 7 juillet 2012, François Chérèque réaffirme que l'emploi est la priorité numéro 1 de la CFDT pour la Conférence sociale des 9 et 10 juillet.

La France est au bord de la récession. La conférence sociale peut-elle changer quelque chose ?
Il est temps de construire des relations sociales positives par le dialogue. Il s’agit aussi d’un facteur clé de réussite, regardez les pays qui vont mieux que nous! En Allemagne ou dans les pays nordiques, la démocratie sociale est organisée de façon constitutionnelle depuis 1945. Nous avons plus de soixante ans de retard. Le Premier ministre a parlé de contrat et de "donnant-donnant", cela nous va très bien. C’est un élément de méthode fondamental. Ou bien le dialogue social arrive à maturité en France et les sentiments d’injustice s’estomperont. Ou bien ce sera la victoire de l’étatisme et d’une démocratie d’affrontement.

Quelle est la priorité pour vous ?
C’est l’emploi. Il faut d’abord des mesures d’urgence : davantage de contrats aidés, un plan massif pour la formation des chômeurs, un élargissement du chômage partiel. C’est une nécessité absolue. Ensuite, par la négociation, nous devons créer des outils pour anticiper les restructurations dans les entreprises, donner de la visibilité aux salariés sur la situation économique et ses conséquences sociales, et leur assurer un "bénéfice" quand la conjoncture s’améliore. Cette négociation est capitale. 

Vous aviez annoncé une avalanche de plans sociaux…
Mais on y est. Quand j’ai lancé la polémique en février, Xavier Bertrand m’a accusé de faire de la politique. Je faisais du syndicalisme! Par exemple, l’ex-président de la République avait convoqué les dirigeants de PSA pour leur dire de ne rien faire. Résultat, la situation est encore pire aujourd’hui.

La tension monte dans la fonction publique, où des ministères vont perdre des postes et d’autres en gagner. Comment réagissez-vous ?
Je n’accepte pas que le gouvernement décide l’évolution des effectifs de façon autoritaire. Il annonce une méthode mathématique, comptable, qui rappelle furieusement celle de ses prédécesseurs. On ne peut pas mettre toutes les administrations à la même enseigne, les besoins sont différents. Il faut commencer par parler des missions pour ensuite adapter les effectifs à celles-ci.

Les classes moyennes peuvent-elles être épargnées par la rigueur comme le dit le gouvernement ?
C’est trop tard. Les décisions du précédent gouvernement pèsent lourd, par exemple la hausse de la CSG et de l’impôt sur le revenu par la non-indexation du barème. Elles n’ont pas été remises en cause. Le nouveau gouvernement augmente le forfait social sur l’intéressement et la participation, cela touchera tous les salariés, du plus modeste jusqu’au cadre. Nous contestons une telle mesure dans cette forme.

Vous préconisez pourtant une hausse de la CSG qui frappera tout le monde.
Nous avons proposé de supprimer les cotisations famille, pour alléger le coût du travail, et d’augmenter simultanément la CSG, pour financer la protection sociale. La CSG doit aussi être utilisée pour financer la perte d’autonomie des personnes âgées. C’est l’impôt le plus juste car il prend en compte les revenus du capital comme ceux du travail. Nous y sommes prêts à condition de déterminer d’abord quels services la société doit rendre au grand âge.

La CFDT apparaît comme le partenaire privilégié du gouvernement…
[Il sourit.] Pendant mon premier mandat de secrétaire général, on m’a farci les oreilles en me disant que j’étais le partenaire privilégié de Raffarin. Comme quoi, ce n’est pas lié à la couleur politique du pouvoir. Nous avons travaillé pour préparer l’après-présidentielle. Le nouveau gouvernement reprend certaines de nos idées, je ne vais pas m’en plaindre. Je reste toutefois vigilant. Un clash peut toujours arriver, il peut venir par exemple d’un manque d’ambition pour réformer les retraites. Je sens une timidité sur ce sujet.

Vos relations étaient mauvaises avec Sarkozy. Elles sont bonnes avec Hollande ?
C’est trop tôt pour vous répondre, je ne l’ai pas revu. Nous n’avons pas encore eu le temps de nous entendre ou de nous accrocher. Mais je ne me fixe pas sur les personnalités. À ce stade, je donne quitus à la méthode et à la réhabilitation du rôle du Premier ministre.

Propos recueillis par Nicolas Prissette

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9 juillet 2012 1 09 /07 /juillet /2012 16:18

 

logoafpa

Difficultés financières, crise de gouvernance… Il y a urgence à sauver l’organisme de formation en le mobilisant au service des demandeurs d’emploi, a plaidé la secrétaire nationale Marie-Andrée Seguin.

En pleine tourmente sociale, l’association pour la formation professionnelle des adultes (Afpa) subit un nouveau coup dur. Alors que l’organisme de formation subit d’importantes difficultés de trésorerie, avec un déficit de 12 millions d’euros, son directeur Jean-Luc Vergne, a annoncé sa démission, le 6 juin, « compliquant un peu plus les choses », de l’aveu de la secrétaire nationale Marie-Andrée Seguin. « De toute évidence, des mesures de consolidation financière de l’Afpa sont indispensables. La mobilisation du Comité interministériel de restructuration industrielle est une première réponse, mais elle ne sera pas suffisante. » Comme sous lors du sommet social du 18 janvier, la CFDT a plaidé le 29 mai auprès du Premier ministre « pour qu’un plan d’urgence de formation des demandeurs d’emploi soit mis en œuvre en s’appuyant sur l’Afpa ». Une demande qu’elle entend réitérer lors de la conférence sociale de juillet, afin de permettre à l’organisme de formation de « sortir la tête de l’eau ».

Empêcher un gâchis

Soulignant la compétence des formateurs et le maillage des plateformes techniques régionales, la secrétaire nationale Marie-Andrée Seguin a alerté : « dans la situation sociale actuelle », ne pas s’appuyer sur l’Afpa pour répondre aux besoins de formation des salariés et demandeurs d’emploi constituerait un véritable « gâchis ».

A. S.


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